Même si elle reste majoritaire, la part des entreprises qui s’intéressent au ROI du cloud est en baisse selon une enquête de l’ISACA, association internationale dédiée à la gouvernance de l’IT. Parmi les causes : la difficulté de mesurer les coûts, comme les bénéfices.
Pour estimer les effets du cloud sur les coûts, la mesure du ROI demeure incontournable. En effet, cette mesure fournit aux organisations une évaluation de la proposition de valeur réelle du cloud. Calculer le ROI après l’implémentation des services cloud permet de confirmer que les objectifs de gain ont bien été atteints, ou d’identifier un décalage sur les objectifs.
Pourtant, une étude de l’association ISACA – organisme international regroupant 3000 entreprises de toutes tailles et fournissant une base de connaissances sur les systèmes d’information – révèle que, malgré l’évident intérêt de la démarche, de plus en plus d’entreprises délaissent ce calcul. L’étude évoque deux raisons principales : l’incompatibilité de la mesure avec les objectifs stratégiques du cloud et l’absence d’un modèle fiable de calcul de ROI.
Le retour sur investissement attendu d’une stratégie de cloud computing, un critère de moins en moins étudié.
L’échantillon participant à l’enquête “ISACA Cloud ROI” est pourtant très nettement sensibilisé aux bénéfices du cloud computing : soixante dix pour cent des entreprises sondées ont déjà implémenté des services cloud (SaaS pour l’immense majorité, mais aussi IaaS pour 49% et PaaS pour 36%) et la moitié l’ont fait nativement, lors de leur création.
Le calcul de ROI en net recul dans le cloud
L’approche économique du cloud a évolué au fil du temps. Ainsi, alors que seules 20% des entreprises ne calculaient pas le ROI de leurs services cloud en 2014, elles sont désormais 32% à s’en passer. Une baisse marquée de la mesure du ROI – même s’il reste deux tiers de ROIstes malgré tout.
Désormais 32% des entreprises n’intègrent pas la notion de ROI dans leur stratégie cloud, contre 20% en 2014.
Mais alors, quels critères ont été retenus par ceux qui ont boudé le ROI pour estimer la pertinence des investissements cloud ?
Selon l’ISACA, la plupart des entreprises qui n’ont pas pris en compte ce calcul avant leur passage au cloud l’ont fait car elles ont considéré que leurs objectifs étaient prioritairement qualitatifs : amélioration de l’agilité de l’entreprise, accessibilité, fluidité de l’expérience utilisateur…
La justification des investissements cloud ne repose pas exclusivement sur les critères strictement financiers.
Près d’une sur deux a mis en avant l’existence de critères financièrement non mesurables dans leur motivation. Une entreprise sur cinq a estimé que la décision de migrer vers le cloud étant purement stratégique, aucune métrique spécifique ne pouvait être pris en compte pour justifier ce choix. Ainsi avec le bouleversement des manières de travailler offertes par le cloud, les justifications d’économies deviennent superflues dans la proposition de valeur du cloud computing.
Même un ROI défavorable ne pourra freiner la progression du cloud, s’il est intégré dans la stratégie globale de l’entreprise.
Enfin 21% ont jugé l’exercice impossible tant les critères financiers étaient nombreux et difficiles à anticiper, comme la nouvelle proposition de valeur apportée par le service cloud lui-même.
Le casse-tête du calcul de ROI.
Il faut reconnaître que la mesure du retour sur investissement n’est pas un sujet totalement consensuel. Les entreprise peuvent recourir à des approches quantitatives, qualitatives ou un mix des deux. Elles peuvent aussi mesurer le ROI sur des durées très variables.
Les sondés de l’étude de l’ISACA représentent bien cette diversité : près de 45% ont opté pour une approche quantitative, 23% pour une approche qualitative et 49% pour un mix. De la même manière, un tiers d’entre elles calculent le ROI sur une durée de 1 à 2 ans, alors que 55% préfèrent le mesurer sur des périodes de 2 à 5 ans, une petite minorité se basant sur la durée du contrat.
Les critères considérés par les adeptes du ROI.
Si la quasi totalité des adeptes du ROIstes ont mesuré les impacts Opex (98%) et Capex (91%), ils ne sont qu’un sur deux à intégrer dans leurs calculs les économies sur les temps de travail des équipes ou sur les coûts dits de “transition”.
Un tiers enfin n’ont pas pris en compte les coûts liés aux nouveaux besoins en recrutement et les impacts attendus en terme d’efficacité économique : amélioration de l’agilité, taux de pénétration, time-to-market…
43% des entreprises qui ont mis en place un calcul de ROI l’ont fait uniquement avant de déployer leur service, et 6% uniquement après. Pour ces dernières, l’établissement d’un bilan du passage au cloud s’avère logiquement plus difficile.
Pour les autres, les résultats sont pour le moins équilibrés. On note en effet trois parts quasi-égales : un tiers a constaté un ROI supérieur à ce qui avait été anticipé, un autre tiers un ROI inférieur et le dernier n’a pas noté d’écart significatif entre le prévisionnel et le constat.
Parmi les dépenses souvent mal estimées – à la hausse comme à la baisse -, on trouve les Opex, les coûts de transition et le gain de temps pour les employés.
L’étude ISACA accrédite l’idée d’une moindre importance du critère du ROI chez les décideurs IT. Ce phénomène peut notamment être attribué, toujours selon l’Institut, “à une plus grande familiarisation des acteurs de l’IT avec le cloud” qui peuvent juger superflus les efforts de mesure de l’implémentation du cloud. La remise à plat du modèle de calcul du ROI, trop standardisé pour des profils d’entreprises très variés a également été pointée.
Le ROI appliqué au cloud, une méthodologie dépassée ? Chez Lucernys, nous ne le croyons pas.
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