Influencés par la crise des années 2008-2010, les DSI ont définitivement intégré l’impératif de maîtrise des coûts. On ne trouve désormais plus de gisements drastiques d’économies comme il y a 10 ans. Deux nouveaux enjeux prennent le relais : gérer la dette technique des SI et surveiller les nouveaux usages, notamment le cloud et la facturation on-demand qui doit en découler.
La dette technique désigne l’écart qui existe entre l’IT existant et l’état de l’art ou les standards du marché. Or on observe toujours l’apparition de nouvelles normes ou de nouveaux standards sur toutes les dimensions du Système d’Information : applicatives, logiciel, matériel ou organisationnel. L’état de l’art est donc à considérer dans un écosystème global. Structurellement les grandes entreprises ont toujours du retard, et génèrent donc mécaniquement de la dette technique.
Cette dette technique peut se gèrer de plusieurs façons, avec des stratégies à établir par la DSI en adéquation avec les besoins des Métiers. Dans tous les cas, cette stratégie prend la forme d’un arbitrage, comme dans le cas du remboursement d’un emprunt, entre les coûts de fonctionnement et les coûts d’investissement.
Arbitrer entre coûts de fonctionnement et d’investissement.
De façon schématique, il n’y a que deux manières de rembourser une dette : soit par échéance, soit in fine. Dans le premier cas, cela implique de prévoir en amont d’investir régulièrement pour rénover un pan d’infrastructures ou un environnement applicatif. Dans le second cas, on ne fait rien pour rembourser, on accumule simplement de la dette jusqu’à la prochaine échéance. Malheureusement, dans le cas du SI, moins on investit plus l’obsolescence technique et fonctionnelle prend de l’ampleur. Et plus le saut pour rembourser la dette devient important. Il ne s’agit plus simplement de simple mise à niveau, ou de changement de version, mais de refonte ou de transformation complète.
Ce décalage entre les deux mécaniques de remboursement de la dette technique a été amplifié par la transformation digitale qui s’accélère chaque année, notamment avec l’introduction de nouvelles technologies, de nouveaux modes de développement et de l’organisation agile. La dette technique des grandes entreprises est de plus en plus lourde et représente une inertie importante pour la réalisation de ses objectifs. Par voie de conséquence, l’obsolescence technique apparaît de plus en plus rapidement.
Face à ce phénomène, de nouveaux acteurs arrivent sur les marchés, sans infrastructure existante, ni de parc à renouveler. Ils n’ont aucune dette à gérer. Sans cette dette technique, ces jeunes entreprises se révèlent beaucoup plus agiles et dynamiques et ont la capacité de casser les codes et de capter très rapidement des parts de marché. A l’inverse, les grandes entreprises, qui veulent également être embarquées dans cette transformation, sont contraintes à porter leur dette technique à bout de bras. Et la gestion de cette dette les freine dans leur élan.
Viser l’équilibre Capex vs Opex
L’arbitrage reste constant pour cette dette technique : comment arriver à maîtriser les coûts de fonctionnement de manière à toujours préserver sa capacité d’investissement ? Viser un ratio 50/50 – entre fonctionnement et investissement – représente une cible idéale. Cependant, en majorité les dépenses IT des grandes entreprises portent désormais davantage sur les coûts de fonctionnement que sur les investissements.
Avec des investissements moins importants, l’obsolescence technique et la dette technique augmentent ensemble, ainsi que la part du budget de fonctionnement. Ces entreprises restent toujours prises entre ces deux feux : comment investir suffisamment pour pouvoir maîtriser les coûts de fonctionnement ? Préserver des marges d’investissement élevées représente un moyen vertueux de conserver une capacité à investir et à se transformer.
Surveiller les nouveaux usages du SI
N’importe quel acteur peut désormais disposer de ressources IT instantanément et disposer d’une puissance de calcul sans restriction, avec une facturation basée sur l’usage. L’entreprise est passée d’un monde Capex où elle était propriétaire de ses ressources, et gérait les usages librement… à un monde Opex où la facturation est liée au temps d’utilisation. Si elle n’est pas vigilante, l’Opex – avec la facturation on-demand qui en découle – peut progressivement devenir un fardeau.
Le cloud est compétitif lorsqu’on sait contrôler son usage. Mais il se révèle beaucoup plus coûteux qu’un investissement en propre lorsqu’on l’utilise 24/24 ou que les solutions ne coïncident plus avec les besoins. Maîtriser son usage est donc la clé pour bénéficier pleinement des atouts du cloud et des facturation on demand, type AWS ou Azure. Les clients doivent intégrer ces nouvelles pratiques et disposer des bons outils et des bons processus pour piloter ce mode de fonctionnement.
Car c’est un fait : tout le monde veut bénéficier de la facilité du cloud. Il faut être vigilant et bien prendre en compte les contraintes de contrôle et de pilotage de ces usages. En bref : éviter l’écueil du “buffet à volonté” en ouvrant à tout le monde, 24 heures sur 24.
Le réglage des stratégies d’investissement
Le rôle de Lucenys est donc d’accompagner ses clients dans le réglage de leur stratégie d’investissement, en mettant en face les coûts d’opportunité. Nos clients se posent des questions d’arbitrage : faut-il retarder le renouvellement de nos infrastructures pour gagner du cash flow ? Pourquoi pas dans certains cas, mais sous réserve de bien investir ce cash flow. Différer un investissement peut être pertinent si le cash flow dégagé est investi sur d’autres projets qui vont véritablement ramener de la valeur.
Il faut toujours garder à l’esprit que le rôle de la production informatique est de supporter le business et les métiers. Ces derniers sont souvent attirés par cette transformation numérique et demandent aux DSI de les accompagner. Mais le DSI doit aussi gérer tout l’existant. La gestion de l’héritage IT le rend moins agile que ce que les métiers voudraient. Et cet écart peut générer des incompréhensions entre le DSI et les métiers. Le grand défi des DSI se situe dans cette double gestion au quotidien. La DSI exécute un grand écart permanent entre l’accélération vers la transformation numérique et la gestion de l’existant.
Quel est le rôle de Lucernys face à ces enjeux ?
L’expertise de Lucernys se décline sur l’ensemble de la sphère de l’infrastructure IT : systèmes, serveurs, cloud, réseau, téléphonie, workplace, poste de travail, mobilité,… Lucernys fournit une approche 360° à ses clients en scannant toutes les dimensions de l’IT : financier, technique, organisationnel, fonctionnel. En combinant toutes ces dimensions, nous les aidons à définir les trajectoires d’optimisation technico-économique les plus pertinents. Ce qui permet de rentrer dans un cercle vertueux de pilotage de l’amélioration en continue, avec un travail constant pour conserver un ratio équilibré.
Dotée d’une double expertise technique et financière, notre connaissance des enjeux du marché et des problématiques IT de nos clients nous permet d’établir une passerelle entre les opportunités techniques portées par la base et la nécessaire prise de recul pour les présenter les grands enjeux à la direction. Notre valeur repose également dans notre capacité à parler à toutes les fonctions et strates de l’organisation et à faire la synthèse de l’ensemble des initiatives IT de l’entreprise.
Notre objectif ? Réconcilier les univers financiers et techniques de l’organisation. Les outils d’IT’EM permettent d’explorer et de maximiser l’usage des offres d’abonnement, en garantissant une efficience économique. Ils permettent également de vérifier que les services souscrits répondent véritablement à des besoins fonctionnels qui peuvent être circonscrits dans le temps. Finalement, le cloud n’est-il pas fait pour être éteint quand on ne s’en sert pas ?